le voyage de miriam frisch
écriture collective sous la direction de Linda Blanchet
mise en scène Linda Blanchet
Compagnie Hanna R
avec Calypso Baquey, Cyril Texier, William Edimo, Angélique Zaini collaborations artistiques Miriam Schulte, Deborah Banoun, Gildas Goujet, Gabor Rassov scénographie Bénédicte Jolys musique Miriam Schulte Photos Calypso Baquey vidéo Florent Gouelou lumière Alexandre Toscani, Gildas Goujet production Compagnie Hanna R coproduction Théâtre National de Nice - CDN Nice Côte d’Azur, la Fabrique Mimont - Cannes avec l’aide de la DRAC PACA, du CAC de la Région PACA, la Spedidam, l'ADAMI, du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, de la Ville de Nice avec le soutien de La Chartreuse - CNES, de la Maison des Métallos - Paris et du Théâtre de la Cité - Marseille
Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du vendredi 6 janvier.
Miriam croit à l’utopie d’un renouveau. Si elle n’identifie pas précisément les raisons qui la poussent à partir, elle évoque une fascination pour les organisations collectives et une « culpabilité abstraite ». Elle dit vouloir vivre une aventure initiatique qui lui permettra de se réapproprier son histoire.
Mais à son arrivée, elle découvre que les kibboutz vieillissants ne sont pas les lieux d’utopie auxquels elle rêvaient et surtout, que sa démarche est loin d’être singulière : dans ces paysages exotiques, elle est sans cesse confrontée à d’autres jeunes allemands partis, comme elle, « régler » leur passé.
Sommes-nous condamnés à porter l’héritage qui nous a été transmis ? Peut-on espérer « recommencer » ? Quatre comédiens (Calypso Baquey, Cyril Texier, Maxime Tshibangu et Angélique Zaini) tentent de reconstituer ce voyage, d’en comprendre les raisons et écoutent les échos entre l’histoire personnelle de cette jeune allemande et leur propre histoire. Ils ne portent pas la culpabilité de Miriam, mais ils s’interrogent eux aussi sur ce que pourraient être leur utopie et le voyage de leur vie.
Les spectateurs sont conviés autour d’une table de fête pour partager avec eux ce récit intime et questionnant, qui est avant tout une quête d’identité. La transmission, notre désir d’utopie, notre façon de nous réapproprier l’Histoire sont au cœur de nos interrogations.
entretien avec Linda Blanchet
Propos recueillis par Caroline AudibertPourquoi avoir choisi de construire cette création autour du parcours de cette jeune Allemande ?
J’ai trouvé ce parcours étonnant : une allemande de 25 ans qui veut découvrir l’organisation collective en kibboutz et en même temps comprendre son histoire. Ce sont les raisons qui l’ont poussé à partir autant que le voyage en lui-même qui m’intéressaient. Miriam fait partie de cette jeune génération qui a un rapport compliqué avec sa langue maternelle, qui s’interroge beaucoup sur la mémoire de son pays, et ne sait pas comment se positionner par rapport à l’histoire de sa propre famille… Elle parle de culpabilité abstraite, d’un héritage trop lourd à porter.Le voyage de Miriam Frisch est le point de départ de notre fiction. Son parcours très symbolique nous permet de raconter l’utopie et la possibilité d’un recommencement. C’est sans doute aussi parce qu’elle est jeune qu’elle a ce désir intense de s’inscrire dans le monde autrement et de se réapproprier son histoire. Elle vit ce départ en Israël comme un parcours initiatique : c’est une rencontre avec un pays où personne dans sa famille n’était déjà allé, la découverte d’une autre forme d’organisation collective, la confrontation avec un territoire complexe… Ce voyage dans l’inconnu se révèle une quête d’identité riche. J’ai fait des interviews d’elle avant son départ, pendant son séjour, et même un an après. Son discours est devenu plus clair sur son voyage, sur ce qu’elle y a trouvé.