avec Philippe Arestan, Philippe Borecek, Philippe Fenwick, Alexandre Fournier, Hugues Hollenstein, Grit Krausse, Marine Paris, Sergueï Vladimirov et des artistes invités... avec la participation exceptionnelle de Simone Hérault [voix de la SNCF] et les acteurs du film Sur les traces de Jacques Mercier [distribution en cours] collaboration à la mise en scène Nathalie Conio scénographie Philippe Fenwick, Félix Deschamps lumière Michel Carmona son Romain Quartier costumes Magali Castellan production Zone d’Ombre et d’Utopie, La Criée - Théâtre National de Marseille, Théâtre National de Nice - CDN Nice Côte d’Azur avec la participation de La Gare Franche - Cosmos Kolej - Marseille
Philippe Fenwick rencontre son double, Jacques Mercier, chanteur de music-hall au chômage qui rêve de partir jusqu’à Vladivostok, mais qui ne quittera jamais son salon brestois. Assis sur une chaise, il s’imagine dans le Transsibérien. Il part en tournée mondiale avec sa voisine, qui devient dans sa mythologie intérieure, l’acrobate Sonia. Les frontières se brouillent entre la réalité et la fiction, les arts et les langues, dans la veine pure de ce que le créateur appelle son “théâtre vivant”.
Nos certitudes volent en éclat, bousculées par beaucoup de finesse, un humour décapant et un zeste de magie.
entretien avec Philippe Fenwick
Propos recueillis par Caroline AudibertQuelle est la genèse de ce spectacle dans le spectacle ?
Après avoir emmené mon spectacle Atavisme de Brest vers Vladivostok en 2012, je souhaitais raconter, de manière burlesque et tragique, le cauchemar kafkaïen des 1 300 jours que nous avons passés, avec notre troupe, à poursuivre un rêve. En 2013, suite au festival Villeneuve en Scène, je décide de faire de ces deux spectacles, une seule et même création : Transsibérien je suis. Une création liée à un mouvement que je tente de défendre : “le théâtre vivant”.Quel est votre lien personnel avec la Russie ?
Ma grand-mère russe m’a toujours dit que j’étais 100 % russe, quitte à occulter une partie de ma famille. Mes grands-parents venaient passer tous leurs hivers à Nice, et quand il y a eu la Révolution d’octobre, ils ne sont jamais rentrés. Mon grand-père, qui s’appelait Rohozinski, a construit le manoir Leliwa, dans le bas de Fabron, et s’occupait d’un hôpital russe.On dirait que ce pays est un aimant pour vous ?
Totalement. C’est une prise de terre que je recherche tout le temps, une terre que je ré-imagine sans cesse. Cette obsession de la Russie m’a fait imaginer l’histoire autour de Jacques Mercier. En décidant de relier les deux ports du bout du monde, je suis parti sur les traces de quelqu’un qui n’est jamais parti, je suis parti sur les traces de son imaginaire, et du mien. J’ai suivi son carnet de voyage. J’ai été dans les villes, aux adresses qu’il mentionnait.La France était-elle devenue trop étroite, vous qui l’avez sillonnée sur 7 000 km avec votre théâtre itinérant ? 15 000 km de grands espaces russes, était-ce suffisant ?
La France, c’était à pied ! Mettre tout le décor dans dix-sept valises, et partir de la gare de Brest pour Vladivostok, ça a été une aventure dingue ! À Vladivostok, on n’était plus que deux. Une bérézina !C’est cet esprit nomade que vous voulez recréer dans Transsibérien je suis ?
Oui, je veux faire voyager les gens. Je n’imagine pas l’itinérance sans le théâtre. Ni le théâtre sans l’itinérance. Le théâtre est itinérant dans la démarche qu’il propose, c’est un chemin, une porte ouverte directement sur le temps présent. À un moment de la pièce jouée à Nice, on sera à Nice. L’itinérance passe aussi par là : raccorder le présent, le lieu précis et l’histoire qu’on raconte. Dans chaque théâtre, il y a des artistes invités. Il y aura des artistes niçois comme il y avait des artistes russes en Russie. À chaque fois, c’est différent. L’itinérance n’est pas que physique, c’est une démarche artistique ! S’installer toujours de manière éphémère, pour que quelque chose se passe en direct.Faut-il vraiment concrétiser ses rêves ?
Je ne peux pas répondre à cette question que pose la pièce ! Je laisse l’énigme intacte. Aux gens d’y répondre !Et si tu n’existais pas, dis-moi comment j’existerais. Joe Dassin
Dates de représentation
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