Avec Maël Chekaoui, Victor Franzini, Kélian Garau, Gaspard Juan, Marie Mangin, Julia Touam
Sous la houlette de Bérangère Vantusso, metteuse en scène et directrice du Théâtre Olympia - CDN de Tours, les jeunes apprentis de l’ERACM - Ensemble 30 - s’emparent de l’humour noir du dramaturge russe Valery Pecheikin dans un spectacle à destination du jeune public.
Dans une forêt féerique vivent paisiblement des animaux. Ils passent leurs journées à boire du thé et à manger de la confiture. L’un après l’autre, ils disent se rendre derrière un petit buisson pour prier Petit-Bon-Dieu. Dans cette société, l’euphémisation du langage est la règle. L’arrivée d’un chat noir venu de l’extérieur dévoile le problème central de cette communauté : leurs déjections. Dans cette dystopie satirique aux allures de pamphlet politique, la destruction du langage s’opère par le biais d’euphémismes. La distinction des notions de bien et de mal, de mensonge et de vérité s’en trouve directement affectée. La pièce questionne les mécanismes collectifs et les arrangements personnels par lesquels peut advenir l’instauration d’un régime totalitaire. Le comique naît de l’outrance du langage, de ses sonorités, du mélange des registres et de ses contrastes mais aussi de l’absurde des situations. Le rire se fait jaune dès lors qu’on reconnaît dans le fonctionnement de cette société bestiale les travers du monde contemporain et le reflet si peu déformé de l'actualité.
ERACM - Ensemble 30
Les apprentis de l’ERACM - Ensemble 30 - se plongent, le temps d’une création, dans des textes contemporains à destination du jeune public. Cette année, la carte blanche est donnée à deux metteuses en scène qui auront trois semaines pour donner vie à ces textes : Émilie Leroux, directrice artistique de la Compagnie Les Veilleurs, et Bérangère Vantusso, nouvelle directrice du Théâtre Olympia - CDN de Tours.
Maison Antoine Vitez [soutien à la traduction]
Valery Pecheikin décrit Petit-Bon-Dieu comme “une pièce pour adultes qui traite de problèmes d’enfants. Car en tant que société, nous traversons en ce moment l’étape de “questions d’enfants” : pourquoi faut-il faire le bien et pas le mal ? Une question banale appelle toujours une réponse non banale.”
Pour Petit-Bon-Dieu, Pecheikin s’est inspiré du modèle familial patriarcal traditionnel (que l’on retrouve dans plusieurs de ses pièces) et l’a élargi à une société de petits animaux. Un peuple infantilisé pour lequel Souriceau ferait figure de père. On peut voir en Petit-Bon-Dieu un pamphlet politique où l’on reconnaîtrait Vladimir Poutine dans le personnage de Souriceau et Kirill Serebrennikov ou encore Alexeï Navalny en Cigogneau. Néanmoins, la pièce écrite avant le début de “l’affaire Serebrennikov” dresse un portrait social qui ne se limite pas à la Russie contemporaine.
Que l’on y lise une satire familiale ou politique, Petit-Bon-Dieu pose la question du bien et du mal mais aussi celle du prix de la vérité comparée au réconfort du mensonge. On trouve dans les discussions de Chaton et Souriceau des échos des échanges entre Luca et Satine dans Les Bas-fonds de Gorki mais aussi du discours d’Ivan dans Les Frères Karamazov sur le prix des larmes d’un enfant. Face au choix de rester dans la forêt enchantée ou repartir d’où il vient, Chaton commence d’abord par accepter les conditions de Souriceau. Or, le confort de la forêt féerique tient sur l’hypocrisie générale, l’oubli du passé et l’élimination des dissidents. Le sacrifice de la vie de Cigogneau lui semblera être un prix trop élevé.
“Le mensonge est la religion des esclaves et des patrons... La vérité est le dieu de l'homme libre” écrit Gorki. Avec Petit-Bon-Dieu, Pecheikin explore l’espace qui se situe entre les deux. La zone grise.
Production ERACM - École régionale d'acteurs de Cannes et Marseille
©B. Nodet
Dans une forêt féerique vivent paisiblement des animaux. Ils passent leurs journées à boire du thé et à manger de la confiture. L’un après l’autre, ils disent se rendre derrière un petit buisson pour prier Petit-Bon-Dieu. Dans cette société, l’euphémisation du langage est la règle. L’arrivée d’un chat noir venu de l’extérieur dévoile le problème central de cette communauté : leurs déjections. Dans cette dystopie satirique aux allures de pamphlet politique, la destruction du langage s’opère par le biais d’euphémismes. La distinction des notions de bien et de mal, de mensonge et de vérité s’en trouve directement affectée. La pièce questionne les mécanismes collectifs et les arrangements personnels par lesquels peut advenir l’instauration d’un régime totalitaire. Le comique naît de l’outrance du langage, de ses sonorités, du mélange des registres et de ses contrastes mais aussi de l’absurde des situations. Le rire se fait jaune dès lors qu’on reconnaît dans le fonctionnement de cette société bestiale les travers du monde contemporain et le reflet si peu déformé de l'actualité.
ERACM - Ensemble 30
Les apprentis de l’ERACM - Ensemble 30 - se plongent, le temps d’une création, dans des textes contemporains à destination du jeune public. Cette année, la carte blanche est donnée à deux metteuses en scène qui auront trois semaines pour donner vie à ces textes : Émilie Leroux, directrice artistique de la Compagnie Les Veilleurs, et Bérangère Vantusso, nouvelle directrice du Théâtre Olympia - CDN de Tours.
Maison Antoine Vitez [soutien à la traduction]
Valery Pecheikin décrit Petit-Bon-Dieu comme “une pièce pour adultes qui traite de problèmes d’enfants. Car en tant que société, nous traversons en ce moment l’étape de “questions d’enfants” : pourquoi faut-il faire le bien et pas le mal ? Une question banale appelle toujours une réponse non banale.”
Pour Petit-Bon-Dieu, Pecheikin s’est inspiré du modèle familial patriarcal traditionnel (que l’on retrouve dans plusieurs de ses pièces) et l’a élargi à une société de petits animaux. Un peuple infantilisé pour lequel Souriceau ferait figure de père. On peut voir en Petit-Bon-Dieu un pamphlet politique où l’on reconnaîtrait Vladimir Poutine dans le personnage de Souriceau et Kirill Serebrennikov ou encore Alexeï Navalny en Cigogneau. Néanmoins, la pièce écrite avant le début de “l’affaire Serebrennikov” dresse un portrait social qui ne se limite pas à la Russie contemporaine.
Que l’on y lise une satire familiale ou politique, Petit-Bon-Dieu pose la question du bien et du mal mais aussi celle du prix de la vérité comparée au réconfort du mensonge. On trouve dans les discussions de Chaton et Souriceau des échos des échanges entre Luca et Satine dans Les Bas-fonds de Gorki mais aussi du discours d’Ivan dans Les Frères Karamazov sur le prix des larmes d’un enfant. Face au choix de rester dans la forêt enchantée ou repartir d’où il vient, Chaton commence d’abord par accepter les conditions de Souriceau. Or, le confort de la forêt féerique tient sur l’hypocrisie générale, l’oubli du passé et l’élimination des dissidents. Le sacrifice de la vie de Cigogneau lui semblera être un prix trop élevé.
“Le mensonge est la religion des esclaves et des patrons... La vérité est le dieu de l'homme libre” écrit Gorki. Avec Petit-Bon-Dieu, Pecheikin explore l’espace qui se situe entre les deux. La zone grise.
Production ERACM - École régionale d'acteurs de Cannes et Marseille
©B. Nodet
Dates de représentation
vendredi 24 mai 2024
20h
samedi 25 mai 2024
15h
Hors saison
Théâtre
ENSEMBLE 30 • ERACM
Salle des Franciscains
Jeune public à partir de 9 ans
spectacle supplémentaire
Durée estimée 1h15
TARIF UNIQUE 10€