Ballet National d'Espagne

Par l’un des artistes incontournables de la scène chorégraphique actuelle, une plongée saisissante dans un univers à l’esthétique théâtrale, quasi surréaliste, qui renouvelle l’essence même du flamenco.

Célèbre pour ses clichés iconiques des stars de la mode ou du cinéma, le photographe Ruvén Afanador est aussi fasciné par le corps en mouvement. Ses deux recueils photographiques consacrés au flamenco, Ángel Gitano en 2014 et Mil Besos en 2009, où l’on retrouve entre autres les portraits à leurs débuts d’Israel Galván et Eva Yerbabuena, ont inspiré à Marcos Mauro une œuvre majeure qui fusionne l’univers de la photo avec celui des défilés, du voguing et de la danse.

Pour le Ballet National d’Espagne, le chorégraphe a composé, en collaboration avec sa propre compagnie La Veronal, une série de tableaux nourris de “rêves, de désirs et de souvenirs” à la beauté somptueuse. Les références au flamenco le plus traditionnel alternent avec des évocations purement surréalistes, en écho au regard porté sur cette danse par Afanador. Tout de noir vêtus, les quelque quarante danseuses et danseurs évoluent avec maestria dans un monde aux lumières spectrales et sophistiquées, rappelant le goût de la nuit et du mystère partagé par les deux artistes. Cette puissante traversée onirique revisite avec audace tous les codes de la danse espagnole. Subjugué, on se laisse emporter les yeux grands ouverts dans un spectacle aussi énigmatique que captivant.

Le Ballet National d’Espagne
Créé en 1978, avec alors à sa tête Antonio Gades, le Ballet National d’Espagne est placé depuis 2019 sous la direction artistique du danseur et chorégraphe Rubén Olmo. Tout en préservant un répertoire traditionnel autour du flamenco et de l’école de danse classique espagnole, escuela bolera, la compagnie s’est également ouverte à la nouvelle génération de chorégraphes contemporains. En témoigne son programme Generaciones, créé en 2022, qui rassemble des pièces d’Antonio Canales comme d’Antonio Rúz, Jesús Carmona, Alberto Lorca ou Rubén Olmo.

Marcos Morau
Marcos Morau a suivi des études de théâtre, de photographie, et de chorégraphie au conservatoire supérieur de Valence ainsi qu’au Movement Research à New York. Après avoir été assistant au Nederlands Dans Theater II et à la compagnie IT Dansa, il fonde en 2005 La Veronal. Tandis que son vocabulaire gestuel original, baptisé Kova, déconstruit et désarticule le mouvement au service de l’imaginaire, ses créations sont de grandes fresques imaginées qui en appellent à la danse mais aussi au cinéma, au théâtre ou à la peinture, et font de sa compagnie une exception sur la scène internationale.

LA PRESSE

Afanador déploie sa plastique troublante et sans défaut, transpercée par des jets de lumière. La beauté y prend une saveur féroce.
Rosita Boisseau, Le Monde

FESTIVAL DE DANSE DE CANNES

Le Festival de Danse de Cannes, sous la direction de Didier Deschamps, poursuit en 2025 son ambition de présenter un éventail très diversifié de la création et du répertoire chorégraphique avec une nouveauté : la manifestation devient annuelle. Cette 25^e édition voit grand. 24 compagnies, dont 13 venant de l’étranger, proposent pas moins de 50 rendez-vous ! Cette offre ambitieuse se distingue par la présence sur les scènes cannoises comme celles des villes partenaires, de ballets et compagnies à grand effectif, signe de la vitalité remarquable de cette forme de danse et de l’engouement qu’elle suscite auprès de chacun. Cette année, le Festival fait aussi la part belle aux spectacles associant danse et musique vivante ainsi qu’aux créations inspirées par les formes de danses traditionnelles, telles que le flamenco et le fado, sources infinies et fécondes pour les créateurs.
Didier Deschamps, directeur du Festival de Danse de Cannes