Avec Charles Berling, Augustin Bouchacourt, Jacky Ido, Nicolas Maury, Ève Pereur
Après avoir inauguré la première édition du Festival de Tragédies sous le ciel étoilé des Arènes de Cimiez à l’été 2024, Muriel Mayette-Holtz transpose sa mise en scène de Phèdre dans l’intimité d’une salle, où l’atmosphère feutrée et étouffante est celle d’un palais funeste. Au cœur de ce théâtre où le rouge sang imprègne chaque recoin, Muriel Mayette-Holtz déploie avec de talentueux acteurs toute la puissance tragique de ce chef-d’œuvre de Racine, lente agonie d’un plaisir destructeur, l’alexandrin et le slam réunis en un même chant du cœur.
Phèdre est l’épouse de Thésée avec lequel elle a un enfant. Thésée est parti en voyage et tout le monde le croit mort. Phèdre se retrouve seule au palais face à son beau-fils Hippolyte pour lequel elle éprouve une attirance irrépressible. Œnone, sa proche nourrice passionnée, la pousse à céder à son désir, mais au retour inattendu de Thésée, elle accuse alors Hippolyte d’inceste... Son père furieux le maudira et il en mourra. C’est Théramène, notre slameur, qui nous conte la tragédie de cette histoire d’amour.
LES PERSONNAGES
Phèdre de Racine est l’histoire d’un désir qui prend le pouvoir.
D’abord il y a Phèdre, violée, trop jeune épousée en place de sa sœur abandonnée par Thésée sur une île... Elle, si jeune mère, femme d’un homme absent et violent dont on ne sait s’il est mort ou s’il est parti... Elle, si seule en terre étrangère, peu appréciée par le peuple… Foudroyée d’amour pour son beau-fils Hippolyte, elle découvre le désir à travers cet amour et cela l’emporte. Son corps alors exulte, il la fait basculer dans la honte et l’interdit.
Lui, Hippolyte, fils d’un tyran absent, tombe d’amour pour Aricie, ennemie absolue de Thésée, l’unique femme qu’il faudrait ne pas aimer, comme pour s’affranchir du père et de son destin. Ambitieux, terrorisé par Phèdre dont le fils risque de prendre sa place auprès du père... Seul, sans pouvoir se défendre, maudit par son père, il est la douloureuse victime d’un crime qu’il n’a pas commis.
Il y a Thésée, enfermé dans son rôle de roi ! Dès son retour, l’accueil est glacial et s’il est obligé de sauver son honneur, il donne l’ordre de tuer son fils alors que son cœur sait déjà qu’il en souffrira pour toujours. C’est celui qui ne sait pas dire qu’il aime.
Et surtout il y a Œnone, la plus grande amoureuse tragique du répertoire. C’est elle qui perd la vie par folie d’amour pour sa reine. Elle vit à travers Phèdre, naviguant au gré des évènements. Elle la suit comme son ombre, la conseille mal car son cœur parle en premier. C’est elle qui aime passionnément sans rien demander en retour. C’est la première victime de la pièce.
Théramène, gouverneur d’Hippolyte, arrive comme spectateur désarmé de la tragédie. Il vient pour témoigner, pour raconter la fable tragique et si la morale veut que Phèdre aurait dû maîtriser sa passion, son cœur à lui comprend qu’elle ne le pouvait pas. Derrière lui comme un défilé d’images, Phèdre emprisonnée dans sa robe de reine, cherche une issue qu’elle ne trouvera que dans la mort. Ce spectacle est une danse de souffrance, un cri d’amour dans la nuit qui ne trouve pas de repos.
L'INTENTION
La pièce raconte un empêchement. Le personnage principal, Phèdre, souffre de ne pouvoir dire, de ne pouvoir jouir de son désir. Œnone souffre de ne pouvoir garder Phèdre, Hippolyte souffre de ne pouvoir être libre et Thésée souffrira d’avoir perdu son fils par sa faute... Chacun est en prison de lui-même, je souhaite donc un espace calfeutré, confortable mais étouffant.
Ce que Phèdre crie de sa douleur sous un vrai ciel, elle va le murmurer dans les parois veloutées du palais. Si Hippolyte arrive à cheval dans les Arènes de Cimiez [dans la création en version extérieure], le bruit de son pas, suivi par l’ouverture d’une porte dans ce boudoir étroit, provoque le même désordre brutal de l’espace. Et si Phèdre peut courir en fuite à l’extérieur, c’est en apnée que nous la retrouverons dans ses appartements. Les murs sont chargés de portraits de famille et le tapis en laine rouge ajoute à la sensation d’enfermement. Ici tout est obsessionnellement rouge, comme un sang qui aspire à se répandre et bat trop fort…
L’alexandrin chante le sens du vers et c’est ce chant, cette musique intraduisible que je veux partager avec le public. Notre slameur, Jacky Ido, cassera d’emblée le quatrième mur en s’adressant directement à nous. Si l’on offre à l’alexandrin des notes de musiques en plus, si on donne à entendre la modernité intemporelle de cette poésie grâce au slam, on peut alors ouvrir les oreilles de notre jeune public qui découvre pour la première fois cette sublime langue. L’alexandrin est, tout comme le slam, un chant du cœur.
Muriel Mayette-Holtz
LA PRESSE
Après les cieux étoilés de l’amphithéâtre des Arènes de Cimiez à Nice, la tragédie de Racine retrouve son ancrage dans les murs, une re-création fortement raisonnée, dans laquelle Muriel Mayette-Holtz célèbre le théâtre. Cette version de Phèdre, écourtée mais pas amputée, résonne de mille feux, celui du théâtre d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Bravo.
Marie-Céline Nivière, Coups d'Œil
Muriel Mayette-Holtz renouvelle la force dramatique en concentrant le tragique ballet des affects autour d’une jeune Phèdre foudroyée par l’amour, en éclairant, particulièrement et avec réussite, la relation entre Phèdre et Œnone. Elle propose une mise en scène radieuse et limpide de Phèdre, où s’expriment la beauté de la langue et l’éternité des tourments du cœur. Un théâtre exigeant, émouvant et populaire.
Agnès Santi, La Terrasse
Dans un silence insondable, Ève Pereur, par sa voix de cristal, sa sensibilité foudroyante, sa fraîche sincérité, gagne l’émotion d’un public captivé par les monologues de Phèdre.
Nathalie Audin, Résonances Lyriques
Sublimée par le lieu et les gouttes d’eau qui zèbrent les airs, la tragique histoire de Phèdre hante les ruines romaines. Les vers de Racine s’envolent, éclatants, brûlants, terriblement humains. Muriel Mayette-Holtz déborde le drame antique pour l’inscrire dans une forme d’intemporalité. Elle esquisse une fresque intime et baroque, où fureur et abattement se conjuguent et se confrontent dans le cœur palpitant de Phèdre.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, Coups d'Œil
LA TOURNÉE
La Scala Paris • Du 16 au 26 octobre 2025
Châteauvallon-Liberté - SN de Toulon • Du 4 au 6 décembre 2025
Théâtre d’Arles • Les 7 & 8 janvier 2026
Nouveau Théâtre Besançon - CDN • Du 13 au 15 janvier 2026
Théâtre du Jeu de Paume - Aix-en-Provence • Du 20 au 22 janvier 2026
Dates de représentation
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Aller et retour sur la ligne 3 Port Lympia-Cadam.
Départ des terminus et dessert tous les arrêts.
MAR 30, MER 1er, JEU 2, VEN 3, MAR 7, MER 8
• ALLER - Port Lympia : 18h47, 19h03
• RETOUR - Cadam : 22h05
Rencontre en bord de scène avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation du vendredi 3 octobre 2025. Des membres de l'École de la Cause Freudienne animeront ce temps d'échange sur l'aspect psychanalytique de la pièce.
Spectacle disponible en audiodescription le samedi 4 octobre 2025 à 15h
Samedi 4 octobre 2025 à 19h au Cinéma Mégarama, la Cinémathèque de Nice propose une rencontre avec Nicolas Maury, qui vient présenter le film coup de cœur de son choix, Les Rendez-vous d’Anna de Chantal Akerman (1978). Son film Garçon chiffon (2020) sera également diffusé, le 4 octobre à 17h. Informations & réservations ici.
LE COIN DU LIBRAIRE
Retrouvez la sélection littéraire autour du spectacle par la librairie Jean Jaurès ici !
Olivier Frégaville-Gratian d'Amore, Coups d'Œil



