Il n’y a pas de Ajar
[Monologue contre l'identité]

Delphine Horvilleur
Mise en scène Johanna Nizard, Arnaud Aldigé

Avec Johanna Nizard

Delphine Horvilleur, troisième femme rabbin en France, nous livre dans cette pièce la savoureuse histoire d’Abraham Ajar, manipulant l’humour juif avec un raffinement rageur. Au plateau, Johanna Nizard incarne avec talent ce personnage qui déclare être le fils d’Émile Ajar, écrivain fictif inventé par le romancier Romain Gary. Partant du principe que nous sommes d’abord les enfants des livres que nous avons lus, Delphine Horvilleur nous invite à faire un pas vers l’étranger en chacun de nous.
Avec une lucidité désarmante et une franchise sans concessions, Abraham Ajar incarne et interroge la notion d'identité et tous les pièges qui en découlent. Il interpelle le monde du fond de sa cave, son ”trou juif”. Il se métamorphose, questionne le monde contemporain et, avec humour, nous invite à rire du dogme, de nos identités et de nos certitudes.


L'INTENTION

Il y a plusieurs années de cela j’avais proposé qu’on place une nouvelle fête dans nos calendriers civils et religieux. Aux côtés de la Pâques (chrétienne ou juive), je souhaitais voir figurer une fête de “pas que”, une journée par an où l’on se souviendrait qu’on n’est “pas que”...
Pas que juif, pas que musulman ou chrétien, pas que français, pas qu’homme ou femme. Tandis que nous étouffons sous les assignations communautaires, les obsessions identitaires, et tout ce qui nous enferme avec “les nôtres”, il m’est soudain apparu qu’un homme détenait une clé pour nous faire penser. Cet homme s’appelle Ajar, à moins que cela ne soit pas son nom et qu’il n’ait jamais existé. Il est l’homme qui n’est jamais “que” ce qu’il dit qu’il est. Est-il l’auteur ou la victime d’une manipulation littéraire ? J’ai imaginé que cet homme/fiction littéraire avait donné naissance à un être qui nous parle aujourd’hui de politique et de religion, de la force de la littérature ou de la vulnérabilité de nos narcissismes.
Ajar nous rappelle une évidence : nous sommes les enfants des livres que nous avons lus et des histoires qu’on nous a racontées, bien plus que de nos identités d’origine. Voici le monologue d’un homme qui a lieu dans ma tête ou dans la vôtre et qui nous dit qu’on n’est pas “que nous”.
Delphine Horvilleur

Il n’y a pas de Ajar m’invite précisément à me quitter, à quitter mon identité, “à partir de moi”, à partir à la découverte de ce que je connais et de ce que j’ignore encore de moi-même. Il s’agira donc d’engendrer un corps, des visages, une voix nouvelle, pour échapper à la fixation. Je veux sortir de la claustrophobie de ma propre image afin d'entrer en relation avec l’autre. Abraham Ajar est un être intermédiaire, indéfinissable, une surface neutre où tous les âges et visages peuvent s'inviter. Delphine Horvilleur repousse toujours les limites, pour convoquer plus grand que soi, pour faire surgir autre chose que ce que nous croyons être. Elle invite tous les spectateurs, croyants, non-croyants, à s’exiler d'eux-même, à partager sa vision d'un théâtre qui parle de notre époque, avec humour, en se penchant sur le passé pour mieux construire demain.
Johanna Nizard


LA PRESSE

Un seule en scène exceptionnel et inoubliable.
Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné

Johanna Nizard restitue brillamment l’exploration entre essai et fiction de Delphine Horvilleur sur les ravages de l’obsession identitaire.
Hugues Le Tanneur, Transfuge

Johanna Nizard se révèle assez subjuguante, presque magnétique.
Vincent Bouquet, Sceneweb

Audacieuse, attentive, sa pensée raconte, caracole et interroge. Elle bouscule les évidences et les certitudes, s’aventure au-delà de ce qu’on croit savoir. Une belle promesse que ce monologue chatoyant.
Agnès Santi, La Terrasse

Avec une créativité folle et Johanna Nizard, une comédienne exceptionnelle, ce spectacle est un des moments les plus forts et les plus intenses, de cette rentrée théâtrale.
Fou d’Art Blog





Collaboration artistique Frédéric Arp Conseil dramaturgique Stéphane Habib Regard extérieur Audrey Bonnet Scénographie & lumière François Menou Son Xavier Jacquot Costumes Marie-Frédérique Fillion Maquillage Cécile Kretschmar
Production En Votre Compagnie Coproduction Théâtre Montansier - Versailles, Théâtre Romain Rolland de Villejuif, Les Plateaux Sauvages, Communauté d’Agglomération Mont-St-Michel-Normandie, Comédie de Picardie Avec le soutien et l’accompagnement technique des Plateaux Sauvages et du 909, espace de transmission et de production artistique Avec le soutien du Fonds SACD Théâtre, du Ministère de la Culture, de la DRAC Île-de-France, de la Région Île-de-France, de l’ADAMI et du dispositif ADAMI Déclencheur
Texte paru aux Éditions Grasset
©P. Legoff
Salle des Franciscains Durée 1h15 Tout public à partir de 12 ans
Théâtre
  • décembre
  • mer 13 20h
  • jeu 14 20h
  • ven 15 20h
SAMEDI 9 DÉCEMBRE
Assistez au procès de Romain Gary à 11h sur le parvis des Franciscains, dans le cadre des Procès des grands personnages, rendez-vous hebdomadaire gratuit et en plein air, animé par les comédiens de la troupe et des avocats du Barreau de Nice.
Programme détaillé ici !

JEUDI 14 DÉCEMBRE
Rencontre en bord de scène
à l'issue de la représentation

LE COIN DU LIBRAIRE
Retrouvez la sélection littéraire autour du spectacle par la librairie Jean Jaurès ici !
Il n'y a pas de Ajar
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