Avec Rosa-Victoire Boutterin, Daniel Delabesse, Philippe Duclos, Pauline Huruguen, Yohan Lopez, Stéphanie Marc, Mexianu Medenou, Barthélémy Meridjen, Étienne Toqué, Myrthe Vermeulen
Et les enfants [en alternance] Mélya Bakadal, Salomé Simon Botrel, Philae Mercoyrol Ribes, Elliot Guyot Lavalou, Julien Petersen, Raphaël Takam
Entre 1935 et 1938, le dramaturge Bertolt Brecht écrit la pièce Grand-Peur et misère du IIIe Reich, où il décrit la vie quotidienne sous le régime fasciste de l’Allemagne nazie des années 30. Pour Julie Duclos, s’emparer de cette pièce poétique, vivante et d’une grande actualité, est une façon de comprendre comment et par où s’introduit le fascisme et, de manière sournoise, comment il en vient à déchirer la confiance et la bienveillance des rapports humains.
La pièce est composée de tableaux qui s’enchaînent depuis l’accession au pouvoir d’Hitler en 1933 jusqu’aux débuts de la guerre en 1938. À travers les mots puissants de Bertolt Brecht, on comprend rapidement que, dès 1933, tout est déjà là. La peur, mécanique vicieuse du fascisme, traverse tous les niveaux de la société et n’est plus seulement ressentie sur le champ de bataille ou en réunion politique, mais bien dans l’intimité d’une cuisine, d’une chambre ou d’un bureau. Les rapports sont transformés, abîmés, la parole devient dangereuse et mortelle. On ne peut plus faire confiance à personne, on se méfie et on ment pour survivre. Julie Duclos nous interroge ici, avec beaucoup d’émotion : que resterait-il de notre propre humanité si nous vivions sous un régime d’oppression ?
L'INTENTION
J’ai découvert la pièce en 2022 et ai été frappée par sa force, sa forme et son intense charge émotionnelle. Ce qui me frappe en premier, à la lecture des nombreux tableaux qui la composent, c’est combien le titre de la pièce s’incarne dans chaque scène. Les effets du fascisme sont sournois, s’infiltrent dans les corps : corps de métiers (corps enseignant, scientifique, médical, etc.) mais aussi corps, à la lettre, de femmes et d’hommes, en famille, en couple ou en amitié. Ce qui me frappe aussi, c’est que Brecht ne montre pas la violence en elle-même mais ses effets, ses germes et répercussions dans tous les pans de la société, il montre comment, sous un régime d’oppression, les rapports deviennent impossibles. Le grand sujet, c’est la censure. Le fascisme, c’est la parole muselée. Plus aucune pensée ne peut s’exercer librement. Une simple réflexion peut vous mener au camp. Brecht montre ces mécanismes, comme un réveil que l’on démonterait. L’écriture est réaliste, au plus près de la conduite des hommes. C’est ce qui m’intéresse et recoupe mon travail. On suit les gens chez eux, partout, dans leur intimité, leur quotidien. Le travail avec les acteurs consistera à mettre en lumière les situations dans toute leur pureté.
Tout l’enjeu de la mise en scène est de faire entendre la pièce dans toute sa contemporanéité, et non comme un simple témoignage du passé. Il faut absolument que cette œuvre, sans nier le contexte précis des années 30 qui la constitue, nous apparaisse et nous parle dans toute son actualité. Et si cela arrivait aujourd’hui ? C’est à nos portes et nous le savons.
Julie Duclos
Après la chute de ce Reich, Grand-Peur et misère du IIIe Reich ne sera plus un acte d’accusation. Mais il sera peut-être encore un avertissement.
Bertolt Brecht
LA PRESSE
Une judicieuse mise en scène de cette œuvre de Bertolt Brecht. Cette troupe si cohérente rend la voix de Brecht terriblement contemporaine. De quoi aiguiser notre regard sur nos propres turpitudes tout en éprouvant un vrai plaisir de spectateur.
Emmanuelle Bouchez, Télérama
La metteuse en scène Julie Duclos s’approprie treize des vingt-quatre tableaux de la pièce de Brecht et leur insuffle une énergie sensible qui renforce leur portée politique. Elle prouve son habile maîtrise du plateau, sa capacité, tel Joël Pommerat, à enchaîner les tableaux avec une fluidité notable et un vrai souci des transitions.
Vincent Bouquet, Sceneweb
Tout est dans la suspicion, ce poison qui ronge les racines d’une civilisation. C’est un théâtre du témoignage et Julie Duclos l’a bien compris. Ces personnages “déshéroïsés” pourraient être nous. Et c’est cette identification qui nous fait des frissons dans l’échine.
Anthony Palou, Le Figaro
Portée par des comédiennes dont les présences au plateau sont d’une rare intensité, la nouvelle création de Julie Duclos entre en résonance étrange et troublante avec l’état politique et social de nos sociétés contemporaines. De partout la démocratie vacille. La pièce de Brecht, tout en lucidité, en fait l’âpre constat. L’histoire se répète sans cesse et rien ne semble en enrayer l’infernal cycle. Sidérant !
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, Coups d'Œil
Dates de représentation
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Éric Demey, La Terrasse