La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro

Par son humour mordant, la puissance de son esprit et la finesse de sa langue, Beaumarchais dépeint avec une étonnante justesse notre époque, bien que la pièce ait été écrite il y a 247 ans. Pour ne pas en pleurer, Léna Bréban nous propose d’en rire en réunissant une troupe talentueuse, avec Philippe Torreton dans le rôle-titre.

Figaro, valet du comte Almaviva, s’apprête à épouser Suzanne, première camériste de la comtesse. Le comte, dans sa prétention et son désir insatiable, menace de s’y opposer si la soubrette ne cède pas à ses avances. De son côté, la comtesse est bien décidée à faire justice à l'infidélité de son époux. Ce n’est que le début de cette folle journée qui s’annonce pleine d’intrigues et de rebondissements…

Comédie satirique de Beaumarchais, La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro explore les intrigues amoureuses et sociales à la cour du roi Louis XVI. Dans une France où le droit de cuissage est toujours de mise, Beaumarchais se fait le porte-parole de la cause féminine et malmène l’autorité. Sous des aspects faussement légers et badins, il dénonce l’injustice sociale et le pouvoir abusif de l’aristocratie, préfigurant la Révolution française. Son audace lui aura valu des années de censures.

L'INTENTION

Lorsque j’ai relu Le Mariage de Figaro, j’ai été sidérée. J’ai été frappée par l’actualité saisissante de ce texte. L’acuité de Beaumarchais sur les rapports de domination est fascinante. Faire entendre ce texte aujourd’hui, c’est réaliser à quel point notre société a si peu évolué. Évidemment le texte est drôle et incisif, mais il est surtout une mise en lumière implacable de tout ce qui continue de nous engluer, de nous empêcher d’avancer.
Avoir Philippe Torreton dans le rôle de Figaro c’est avoir tous les mots qui cognent, rebondissent et parviennent, c’est avoir un acteur de génie qui fera entendre la drôlerie mais ira au-delà. Autour de Philippe, j’ai construit une troupe constituée d’acteurs qui savent faire entendre drôlerie et violence, tout cela mêlé. Car j’aimerais que ma mise en scène ressemble à cela.
Léna Bréban

Personne ou presque ne le sait mais cet homme s’appelait Emmanuel. Et beaucoup ignorent que ce garçon, lassé de tout échouer, a voulu mettre fin à ses jours lors d’un moment de désespoir. C’est cet homme-là que j’aimerais interpréter. Ce garçon dont le parcours fait écho à toujours autant d’injustice malgré les siècles et les changements de régime. J’aimerais faire entendre Emmanuel, cet homme aux mille vies, aux mille métiers car son époque ne l’a pas autorisé à en vivre une seule pleinement, parce qu’on ne permettait pas de prendre part aux débats, parce qu’on n’autorisait pas un fils de rien à penser, écrire, parce que les emplois étaient réservés, parce que l’entre-soi dominait, parce que les chapelles régnaient, la censure, l’extrémisme religieux, et l’absolutisme des pouvoirs… nous sommes des centaines de millions d’Emmanuel !
Philippe Torreton

LA PRESSE

La très dynamique metteuse en scène Léna Bréban a taillé dans le vif. Elle ose sans peur le brûlot politique. Nos temps sociaux s’y prêtent, comme Philippe Torreton, hugolien, vieilli par les désillusions. Le féminisme, aussi, devient le pivot du spectacle.
Fabienne Pascaud, Télérama

Portée par une troupe formidable, avec en chef de file un Philippe Torreton exceptionnel, Léna Bréban enchante le Festival Off Avignon. C’est avec un beau savoir-faire qu'elle s’empare des classiques, sa version est admirable. Toutes les intrigues sont déroulées dans un rythme soutenu. Quiproquos, péripéties, coups de théâtre et rebondissements forment un feu d’artifice réjouissant.
Marie-Céline Nivière, Coups d'Œil